

Microcosmes
Est-ce parce que mes grands-parents paternels ont quitté la Suisse dans les années 60 pour s'installer à Aspremont, près de Nice, pour s'adonner à la céramique, que j'ai eu envie moi aussi de façonner des créatures en terre ?
De nos visites chez eux, je garde le souvenir de la présence légèrement perturbante, pour la fillette que j'étais, de leurs étranges créatures : hiboux aux grands yeux vides s'allumant le soir, femmes amphores aux courbes voluptueuses, madones mélancoliques serrant tendrement un enfant dans les bras, visages africains énigmatiques et distants, plats émaillés aux couleurs profondes... Je regrette de ne pas avoir pu conserver plus de ces pièces que j'ai appris à aimer avec les années.
Mais de ces souvenirs, j'ai peut-être puisé l'envie de travailler la terre, si complaisante à prendre la forme de notre imaginaire.
"... la terre, si complaisante à prendre la forme
de notre imaginaire."
Eve
Et si on la laissait croquer sa pomme. Au diable la culpabilité ! Oui, elle est curieuse... et puis quoi ? Le serpent glisse quelques mots qui sifflent à son oreille. Ils sont complices.
Le jardin est beau, épanoui, tout comme elle. Un vrai paradis. Ils y resteront.
Même la mort, lâchement cachée à l'abri des fleurs, n'y pourra rien changer.





























